MEHDI DJAADI
« Couleur framboise »
Une
infinie tendresse au sein de l’épreuve
Festival
off d’Avignon – 2025
La Scala
Provence / 19h30
Mise en
scène : Thibaut Evrard
Ki m’aime me suive
Après le succès de son premier
spectacle « Coming out » dans lequel Mehdi Djaadi raconte entre
autres choses sa conversion au christianisme, il aborde dans ce second
spectacle (un seul en scène) un autre tabou, celui de l’infertilité masculine
ou pour le dire simplement celui de l’incapacité de procréer avec sa femme. « Couleur
framboise » ne raconte pas seulement avec délicatesse et humour le chemin
de croix de Mehdi et de sa femme en désir d’enfant… et l’épreuve que cela
constitue pour le couple et surtout pour Mehdi lui-même. A travers cette
épreuve Mehdi effectue une auto-analyse de ses sentiments les plus profonds, de
sa conscience humaine dans ses tiraillements… En lui cohabitent en effet le
musulman qu’il était de par ses origines familiales et son éducation, le
chrétien qu’il désire être et l’athée qu’il est parfois. L’épreuve de l’infertilité
questionne sa foi religieuse en profondeur et lui fait faire avec sa femme une
marche-pèlerinage vers Assise dont il nous partage certains moments savoureux
avec humour. « Couleur frambroise » interroge toujours avec délicatesse
le rapport de notre société française à l’enfant, rapport paradoxal marqué en
même temps par des couples qui refusent d’avoir des enfants, ceux qui
choisissent l’avortement et ceux qui font appel aux procréations médicalement
assistées pour avoir à tout prix un enfant, sans oublier la possibilité de l’adoption.
Mehdi nous livre un bouleversant témoignage de foi dans lequel le don de la vie
n’est pas séparable du Dieu créateur, source et origine de toute vie, ce Dieu
contre lequel, tel Job, il n’hésite pas à se mettre en colère. On ne peut pas
sortir de ce spectacle sans être touché au cœur par une certaine grâce. On
pressent que Mehdi est habité par plus grand que lui et son témoignage de foi
est d’une authenticité qui ne laissera personne indifférent. Il fait partie de
ces êtres de lumière qui ne nous parlent pas de Dieu, mais « vivent Dieu »
pour reprendre la belle expression de Maurice Zundel. Encore plus que le message
d’espérance et de foi qui est transmis, c’est la belle personne de Mehdi qui
nous touche et nous émeut. Et l’on est spontanément dans la gratitude pour tant
de délicatesse, de tendresse et de bonté. Mehdi a la grâce de communiquer ce qu’il
est et ce qui l’habite tout en nous faisant rire. Rien dans son seul en scène n’est
vulgaire, et c’est un rire toujours spirituel qui est suscité en nous même
lorsqu’il nous parle des séances de spermogramme…
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